27 janvier 2007

Les pays du "oui" réunis à Madrid pour relancer la Constitution

Les dix-huit pays qui ont ratifié la Constitution européenne se réunissent vendredi à Madrid pour tenter de relancer le traité, remis en cause par les "non" français et néerlandais du printemps 2005.
"Nous voulons que la voix des 18 soit entendue", a expliqué jeudi à la presse un diplomate espagnol sous couvert de l'anonymat. Les "Dix-Huit" ont déjà dit "oui" au traité constitutionnel par référendum ou par voie parlementaire, et la réunion, coparrainée par l'Espagne et le Portugal, place l'Allemagne, qui préside depuis le 1er janvier l'Union européenne, dans une situation délicate.
La chancelière Angela Merkel a promis de trouver une issue à l'impasse sur le projet constitutionnel avec une diplomatie apaisée, et voit à cet égard le rendez-vous de Madrid d'un oeil défavorable. Pour éviter d'exacerber les tensions, Berlin n'enverra qu'un ambassadeur, comme observateur, à cette réunion, qui rassemblera des secrétaires d'Etat aux Affaires européennes.
La rencontre informelle est également mal perçue aux Pays-Bas. Les autorités néerlandaises estiment que le texte doit être remanié en profondeur pour que sa ratification puisse être à nouveau envisagée et craignent que la réunion ne polarise les débats sur l'avenir du document en cette année de cinquantenaire du Traité de Rome.
Le Luxembourg a renoncé jeudi à la tenue d'une deuxième réunion, qui aurait rassemblé l'ensemble des 27 pays de l'UE dans le Grand-Duché fin février. "Cette proposition a causé une certaine inquiétude", a expliqué à l'Associated Press Nicolas Schmit, ministre luxembourgeois délégué aux Affaires étrangères. Il a précisé que l'initiative d'une telle réunion revenait à l'Allemagne.
La conférence de Madrid ne vise pas à créer la division, a souligné le diplomate espagnol ayant requis l'anonymat, mais plutôt à relancer le traité. "Il n'y a pas les bons d'un côté et les méchants de l'autre, le but est de trouver une solution."
Le traité constitutionnel prévoit une réforme des institutions pour faciliter le fonctionnement d'une Europe élargie et la création d'un poste de président et de ministre des Affaires étrangères pour remplacer le système actuel de présidence tournante. Selon l'Espagne, les pays du "oui" refusent que le traité soit abandonné ou vidé de sa substance dans la recherche d'un compromis acceptable par tous.
En France, la candidate communiste à l'élection présidentielle, Marie-George Buffet, appelle Paris à "dénoncer la réunion de Madrid", qui selon elle "s'apparente à un véritable coup de force". "Il s'agit de trouver les moyens d'imposer la Constitution libérale en signifiant aux Français et aux Néerlandais que leur vote est nul et non avenu", précise-t-elle dans un communiqué, en référence au rejet du traité par la France et les Pays-Bas lors de référendums organisés au printemps 2005. AP

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Le choix du Non Français montre l'immobilité qui caractérise ce pays.
Pas d'évolutionb en FRANCE, on refuse toujours tout en bloc et ensuite on se plaint de pas faire partie "du groupe"...
Ah Douce France...